Le prix de l’omniprésence du plastique

Le plastique est devenu incontournable, omniprésent dans l’économie moderne, et pourrait être le matériau le plus polyvalent en termes d’applications. Son succès repose essentiellement sur ses caractéristiques exceptionnelles dans de nombreux domaines d’application potentiels (construction, transports, santé et électronique) ainsi que sur ses coûts de production relativement bas.

Mais aussi bas les coûts de production puissent­ils être, ils sont sans commune mesure avec les coûts du cycle de vie du plastique. Selon un rapport du WWF, les coûts de la pollution, des émissions et de la dépollution du plastique se sont élevés à au moins 3 700 milliards USD en 2019, soit plus que le PIB de l’Inde, et bien plus que le coût du marché.⁸

Coût du cycle de vie du plastique produit en 2019

Les défis environnementaux posés par la courte durée de vie moyenne des emballages plastiques (seulement six mois) sont tout aussi urgents face aux décennies, voire aux siècles que mettent les plastiques à usage unique à se dégrader.

Source: wwf.ORG.AU/news/blogs/the-lifecycle-of-plastics

Plus de quarante ans après l’apparition du premier symbole de recyclage universel, le taux de recyclage du plastique a encore un long chemin à parcourir. En comparaison avec le papier (58%) ou le fer et l’acier (70­90%), le recyclage du plastique en général et des emballages en plastique en particulier en est toujours à ses balbutiements avec seulement 14% des emballages plastiques collectés pour le recyclage.⁹

En conséquence, la transformation du recyclage du plastique en une « économie circulaire » permettra de construire un système davantage réparateur et régénérateur au sein duquel le plastique est réutilisé et recyclé. L’adoption du principe « élimination­innovation­circularité » permettrait également de réduire les déchets plastiques de 80% et les émissions de gaz à effet de serre de 20% dans les deux prochaines décennies avec à la clé, 700 000 emplois créés et 200 milliards USD d’économies par an.¹⁰

Source: analyse Project Mainstream

Ceci permettrait également d’accélérer le découplage de la production de plastique des sources d’énergie non régénératrices. Actuellement, 98% des plastiques à usage unique produits chaque année sont fabriqués à partir de combustibles fossiles.¹¹

Dans les décennies à venir, la demande de pétrole pour la production de plastique devrait augmenter à un rythme de 3,8% d’ici 2030, puis de 3,5% jusqu’en 2050, et donc croître plus rapidement que la demande en pétrole globale, qui devrait progresser à un rythme de 0,5% par an.¹²

Entre pollution, interdictions et prévention des déchets

Indifféremment de la polyvalence du plastique et des économies de coûts dégagées par son application dans différents domaines, l’impact des déchets plastiques (non gérés) sur l’environnement est dévastateur.

Estimation de la part des déchets plastiques mal gérés dans le monde en 2025

Source: https://OurWorldINdata.org/plastic-pollution

Selon des estimations, le plastique représente actuellement 85% des déchets marins¹⁴ et d’ici 2050, il devrait y avoir davantage de plastique que de poissons dans les océans.¹⁵

D’autres études montrent que depuis le début de la crise sanitaire, près de 8,4 millions de tonnes de masques, gants et autres déchets plastiques mal gérés issus de la pandémie ont été rejetés dans les océans, provenant de 193 pays.¹⁶

Origine du plastique rejeté dans les océans

Estimation du plastique rejeté dans les océans à partir de sources terrestres en 2010 sur la base de l’itinéraire du plastique entre la production primaire et son rejet dans l’océan.

Source: https://OurWorldINdata.org/plastic-pollution

Face à ces scénarios alarmants, la réduction et le recyclage des déchets plastiques progressent à pas de géant vers une protection plus stricte de notre planète contre les déchets de plastique à usage unique, d’autant plus si l’on considère qu’un quart des déchets plastiques mondiaux est incinéré et que 40% terminent dans des sites d’enfouissement et des décharges¹⁷, autant de ressources précieuses qui s’envolent littéralement en fumée.

Toutefois, les bonnes intentions en matière de recyclage du plastique ne sont pas toutes bénéfiques pour l’environnement. C’est notamment le cas du « wishcycling » que le dictionnaire Collins¹⁸ définit comme la pratique consistant à jeter un objet dans une poubelle sans avoir la certitude que celui­ci est effectivement recyclable.

Dans ce contexte, une étude menée par le Pew Research Center a montré que plus de la moitié des Américains estiment que « la plupart des produits » peuvent être recyclés.¹⁹

Les emballages durables peuvent être une solution, doublée d‘une opportunité d‘investissement

Même s’il est plus que souhaitable de créer une économie circulaire du plastique où les produits en plastique seraient conçus dans l’optique d’être facilement réutilisés ou recyclés (« éco­conception »²⁰) tout en réduisant la nécessité et l’utilisation des produits en plastique à usage unique, le recyclage ne peut constituer à lui seul une solution à long terme pour créer un système circulaire durable. Il n’est pas non plus possible de réduire suffisamment la consommation (et donc de réduire les emballages) sans ralentir radicalement l’économie mondiale.

Dans ce contexte, l’abandon du plastique en faveur des emballages durables serait un grand pas en avant – et de nombreuses entreprises y contribuent déjà. Les investisseurs ont ainsi l’opportunité de soutenir le mouvement en faveur d’une réduction du gaspillage et d’une planète plus propre, tout en participant au marché en plein essor des bioplastiques et biopolymères compostables et biodégradables à base de sources renouvelables (amidon de maïs, racines de tapioca, fécule de pomme de terre, canne à sucre).

Selon les projections, le marché mondial des bioplastiques et biopolymères aura plus que triplé pour atteindre 29,7 milliards USD d’ici 2026 (contre 10,7 milliards USD en 2021), progressant à un taux de croissance annuel composé de 22,7% durant cette période.²¹
Sur le plan régional, le secteur du bioplastique en Asie­Pacifique devrait afficher le taux de croissance annuel composé le plus élevé, à 12,35% sur la période 2021­-2030 ²²
Sur le plan sectoriel, les emballages ont représenté en 2020 l’essentiel du marché des bioplastiques et biopolymères en termes de valeur, suivis des textiles et des biens de consommation.²³

Les moteurs d‘une demande de bioplastiques en plein essor

La dynamique de l’expansion du marché mondial des bioplastiques et biopolymères tient à des facteurs internes, mais également externes, notamment le durcissement des réglementations ou les taxes sur le plastique à usage unique (ou son interdiction).

Toutefois, l’évolution des préférences des consommateurs joue également un rôle dans le développement, la production et la distribution d’alternatives au plastique conventionnel plus respectueuses de l’environnement.

Dans une récente enquête menée auprès des consommateurs par le Boston Consulting Group, près des trois quarts des 15.000 personnes interrogées (et 83% des plus jeunes) se sont déclarées prêtes à payer plus cher des produits aux emballages respectueux de l’environnement, et près de 20% se sont dites prêtes à payer 10% de plus. 64% des personnes interrogées ont également déclaré que les emballages durables étaient un facteur important dans leurs décisions d’achat.²⁴

Le « prix » de la durabilité

Source: https://TriviumPackaging.com/sustainability/2021BuyingGreenReport.PDF

Face à la pression des consommateurs et de la réglementation, les entreprises privilégient progressivement la production et le déploiement des bioplastiques et des biopolymères pour lutter contre les enjeux environnementaux et économiques, mais aussi pour atténuer la pression continue sur les prix exercée par la hausse du coût des combustibles fossiles.

Par ailleurs, les avancées en matière de R&D (baisse des coûts de production, accélération des processus de production) soutiennent l’essor des bioplastiques et biopolymères qui deviennent une alternative viable aux polymères conventionnels tels que le polyéthylène téréphtalate (PET), le polyéthylène haute densité (HDPE), le polyéthylène basse densité (LDPE) ou le polypropylène (PP) et le polystyrène (PS).

Enfin, la croissance démographique et l’urbanisation rapide (et donc, la demande croissante en alternatives durables au plastique conventionnel de la part des secteurs d’utilisation finale) encouragent le développement des solutions d’emballages durables.

Allianz Global Investors libère le potentiel des acteurs innovants sur le marché des emballages durables

Allianz Global Investors identifie les entreprises qui produisent des bioplastiques et biopolymères compostables et/ou biodégradables à base de ressources 100% renouvelables telles que champignons, amidon de maïs, fécule de pomme de terre et huile de cuisson usagée. Leurs solutions peuvent fournir une contribution déterminante à la lutte contre les problèmes posés par la production et l’utilisation des polymères conventionnels et emballages plastiques à usage unique ainsi que par l’impact dévastateur des déchets plastiques mal gérés et non recyclés sur l’environnement. L’adoption généralisée des bioplastiques et biopolymères pourrait permettre d’économiser des milliards de dollars en coûts sociétaux et économiques.

Allianz Global Investors continue donc d’investir dans les sociétés innovantes spécialisées dans la fabrication, le développement et la conception de produits à base de plastique recyclé post­consommation, contribuant à empêcher que des millions de tonnes de plastique ne finissent dans les fleuves ou les océans.

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¹  https://WeForum.org/press/2016/01/more-plastic-than-fish-in-the-ocean-by-2050-report-offers-blueprint-for-change/
²  https://WeForum.org/docs/WEF_The_New_Plastics_Economy.pdf
³  https://EllenMacArthurFoundation.org/the-new-plastics-economy-rethinking-the-future-of-plastics-and-catalysing
⁴  https://www3.WeForum.org/docs/WEF_The_New_Plastics_Economy.pdf
⁵  https://EllenMacArthurFoundation.org/the-new-plastics-economy-rethinking-the-future-of-plastics-and-catalysing
⁶  https://WeForum.org/agenda/2021/10/how-mushrooms-and-microorganisms-could-transform-food-packaging
⁷  https://www.unep.org/interactive/beat-plastic-pollution/
⁸  https://wwfint.awsassets.panda.org/downloads/wwf_pctsee_report_english.pdf
⁹  World Economic Forum (2019) ‐ The New Plastics Economy: Rethinking the future of plastics
¹⁰  https://EllenMacArthurFoundation.org/topics/plastics/overview
¹¹  https://Minderoo.org/plastic-waste-makers-index/findings/executive-summary
¹²  https://www3.WeForum.org/docs/WEF_The_New_Plastics_Economy.pdf
¹³  https://Minderoo.org/plastic-waste-makers-index/findings/executive-summary/
¹⁴  https://UNEP.org/resources/pollution-solution-global-assessment-marine-litter-and-plastic-pollution
¹⁵  https://www3.WeForum.org/docs/WEF_The_New_Plastics_Economy.pdf
¹⁶  https://PNAS.org/content/118/47/e2111530118
¹⁷  https://BBC.com/future/article/20210510-how-to-recycle-any-plastic
¹⁸  https://CollinsDictionary.com/submission/23916/wishcycling
¹⁹  https://PewResearch.org/fact-tank/2016/10/07/perceptions-and-realities-of-recycling-vary-widely-from-place-to-place/
²⁰  https://cdn.Minderoo.org/content/uploads/2021/05/27094234/20211105-Plastic-Waste-Makers-Index.pdf
²¹  https://ResearchandMarkets.com/reports/5406413/bioplastics-and-biopolymers-market-by-type-non
²²  https://GlobeNewsWire.com/en/news-release/2021/09/06/2291947/0/en/Bioplastics-Market-is-Projected-to-Reach-16-8-Billion-by-2030-AMR.html
²³   https://ResearchandMarkets.com/reports/5406413/bioplastics-and-biopolymers-market-by-type-non
²⁴   https://TriviumPackaging.com/sustainability/2021BuyingGreenReport.pdf

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