La propriété du capital à l'ère de la robotique

09/04/2019
La propriété du capital à l'ère de la robotique

Résumé

Entretien avec le Prof. Richard B. Freeman, co-directeur du programme Travail et vie professionnelle à la faculté de droit de Harvard, qui revient sur la robotique, la loi de l'avantage comparatif, le travail humain, le revenu universel et la propriété du capital en tant que moyen d'optimiser le coefficient d'intensité capitalistique.


Update Magazine I/2019
› Télécharger le magazine complet




À en croire la presse, les progrès réalisés dans les domaines de la robotique1 et de l'automatisation représentent un risque majeur pour l'emploi. Qu'en est-il selon vous ?

Richard B. Freeman: Selon le principe économique de l'avantage comparatif, l'impact de la robotique se concentrera sur les tâches à réaliser et sur la rémunération qui en découle, plutôt que sur le taux de chômage. Même si les robots nous surpassent dans tous les domaines, ils ne nous raviront pas notre place sur le marché du travail. Les entreprises continueront d'affecter des ressources humaines aux tâches pour lesquelles le recours à des machines serait plus onéreux, et vice-versa.

Comment expliquer à nos enfants qu'ils devront prouver leur valeur professionnelle par rapport à des robots ?

Richard B. Freeman: La grande question de la « quatrième révolution industrielle » est de savoir si la robotique nous conduira à perdre notre avantage comparatif au profit des machines en ce qui concerne les activités intellectuelles à haute valeur ajoutée. Est-ce vous qui travaillerez pour le robot ou le robot qui travaillera pour vous ? Les progrès réalisés par le passé en matière d'automatisation donnaient l'avantage comparatif aux machines dans le cadre des tâches physiques difficiles ou dangereuses, ou offraient aux travailleurs des outils les aidant à réaliser ces tâches. Dès lors que les machines/ outils étaient destiné(e)s à un usage spécifique et n'avaient pas la faculté de penser, l'avantage comparatif dans le cadre des tâches nécessitant réflexion et capacité de passer d'une activité ou d'une problématique à une autre nous revenait. L'automatisation a par le passé conduit à un glissement de la main-d'oeuvre du secteur agricole vers le secteur industriel, puis du secteur industriel vers celui des services. Dans les deux cas, les travailleurs se sont à chaque fois vu proposer des postes mieux rémunérés et de meilleure qualité. À l'aube du 21e siècle, les progrès réalisés en matière de robotique et de logiciels ont permis d'élargir l'avantage comparatif des machines aux activités de routine, en plus du travail physique.

Si je comprends bien, j'ai intérêt à ce que mes enfants fassent des études. Mais cela suffira- t-il à renforcer leur avantage comparatif ?

Richard B. Freeman: Prenons l'algorithme AlphaZero de Google, qui est déjà en mesure d'apprendre de lui-même à maîtriser en l'espace d'une journée plusieurs jeux stratégiques, pratiquement en temps réel, et imaginons ce qu'il sera capable de faire dans vingt ans, lorsque nos enfants entreront dans le monde du travail. Qui engagerez-vous alors en 2040 ? Un jeune diplômé sans expérience ou la dernière version d'AlphaZero, qui sera sans nul doute connectée au cloud ? À l'ère du travail numérique, les machines semblent appelées à s'accaparer l'avantage comparatif dans les tâches intellectuelles.

Cela me rappelle une conversation entre Henry Ford II et le président du syndicat des ouvriers de l'automobile, Walter Reuther. Henry Ford II : « Walter, comment allez-vous faire en sorte que ces robots paient vos cotisations syndicales ? » Walter Reuther : « Et vous, Henry, comment allez-vous les convaincre d'acheter vos voitures ? »

Richard B. Freeman: Bien vu ! L'impact de l'intelligence artificielle sur les revenus dépend de la question suivante : à qui appartient la technologie concernée ? Dans un monde où l'essentiel du travail est réalisé par des machines et où les bénéfices en découlant leur reviennent donc en grande partie, les gagnants, sur le plan économique, sont les propriétaires des machines en question, au détriment des travailleurs qui doivent faire leurs preuves face à ces dernières. Si c'est vous qui détenez le robot qui accomplit votre travail ou le travail d'autrui, les nouvelles technologies vous raviront. Mais si c'est moi qui possède le robot qui fait votre travail, tant pis pour vous.

Venons-en à la propriété du capital !

Richard B. Freeman: Il existe deux manières de distribuer les revenus pour que la grande majorité des êtres humains bénéficient de l'« intolérable abondance » que les robots intelligents peuvent nous apporter. La première consiste à répartir plus largement la propriété du capital en renforçant la participation des employés au capital des entreprises dans lesquelles ils travaillent, ainsi qu'au capital d'autres entreprises. Cette solution permet qu'une part du gain de productivité issu du recours à des machines toujours plus intelligentes revienne à l'individu en tant que propriétaire du capital plutôt qu'en tant que travailleur contraint de rivaliser avec lesdites machines. La deuxième manière consiste à mettre en oeuvre une politique fiscale/de dépenses prévoyant l'imposition des propriétaires du capital, comme le propose Bill Gates (taxe sur les robots) ou Thomas Piketty (taxe mondiale sur le capital), et à en utiliser les recettes pour fournir des biens et services aux citoyens, sous la forme par exemple d'un revenu universel. Compte tenu de l'aphorisme « Qui contrôle les robots, contrôle le monde », je penche pour ma part en faveur de la première solution.

Il y a donc deux visions qui s'affrontent : la propriété et les revenus du capital d'une part, et la concentration du capital et la redistribution de l'autre. Comment renforcer la propriété du capital ?

Richard B. Freeman: Il convient en premier lieu de renforcer la participation des employés au capital sur le lieu de travail. Pour ce faire, les entreprises doivent être encouragées à mettre en place de nouveaux systèmes de rémunération, ou à élargir les systèmes existants, afin de lier le salaire ou le patrimoine de l'employé à la performance de l'entreprise ou du groupe de travail, et à proposer à leur personnel des mesures incitatives pour participer à ces programmes. Un des grands avantages de cette approche est qu'elle permet d'optimiser le coefficient d'intensité capitalistique en incitant les employés à faire en sorte que l'entreprise enregistre la meilleure performance possible, non seulement pour leur propre bénéfice, mais également pour celui des autres parties prenantes.

Ce type de participation a-t-il des limites ? Ma grand-mère me disait toujours de ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier.

Richard B. Freeman: Elle a raison. Les travailleurs devront détenir une participation importante au capital de leur entreprise, mais également dans d'autres segments de l'économie. Si l'on part du principe que l'évolution de la robotique nous fera perdre l'avantage comparatif dans le cadre des activités intellectuelles à forte valeur ajoutée et que la propriété du capital constitue le meilleur moyen d'éviter un scénario dystopique qui verrait l'économie aux mains d'une minorité de propriétaires de robots intelligents, la voie semble toute tracée. Les employeurs, les employés, les organisations syndicales et les pouvoirs publics devront mettre en oeuvre des politiques visant à accroître la participation des employés au capital de leur entreprise et, de manière plus générale, à encourager les citoyens à devenir propriétaires de capital. Les fonds de pension et leurs allocations aux actions pourraient par exemple se révéler particulièrement appropriés pour permettre à la grande majorité des citoyens de tirer profit de l'avenir que nous réserve la technologie, qui verra les robots intelligents accomplir davantage de tâches et donc s'octroyer une plus grande part des revenus en découlant.

1) Le terme « robotique/robot » désigne ici les technologies disruptives dans leur ensemble.

Un classement, une notation ou une récompense ne présagent aucunement de la performance future et peuvent faire l‘objet de variations dans le temps. Les déclarations contenues aux présentes sont susceptibles de comprendre des références à des prévisions futures et autres déclarations prévisionnelles fondées sur des vues et suppositions actuelles de la direction et présentent des risques connus et inconnus ainsi que des incertitudes susceptibles de rendre les résultats, les performances ou les événements effectifs relativement différents de ceux exprimés ou sous-entendus dans ces déclarations. Nous ne sommes pas tenus d‘actualiser toute déclaration prévisionnelle. Tout investissement comporte des risques. La valeur et le revenu d’un investissement peuvent diminuer aussi bien qu‘augmenter et l’investisseur n’est dès lors pas assuré de récupérer le capital investi. Les résultats de la stratégie ne sont pas garantis et les pertes demeurent possibles.

La volatilité (fluctuation de la valeur) des parts ou actions de l‘OPCVM peut être particulièrement élevée. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Si la devise dans laquelle les performances passées sont présentées n‘est pas la devise du pays dans lequel l‘investisseur réside, l‘investisseur doit savoir que, du fait des fluctuations de taux de change entre les devises, les performances présentées peuvent être inférieures ou supérieures une fois converties dans la devise locale de l’investisseur.

La présente communication est exclusivement réservée à des fins d’information et ne constitue pas une offre de vente ou de souscription, ni la base d’un contrat ou d’un engagement de quelque nature que ce soit. Les fonds et les instruments mentionnés ici peuvent ne pas être proposés à la commercialisation dans toutes les juridictions ou pour certaines catégories d‘investisseurs.

Cette communication peut être diffusée dans les limites de la législation applicable et n’est en particulier pas disponible pour les citoyens et/ou résidents des États-Unis d’Amérique. Les opportunités d‘investissement décrites ne prennent pas en compte les objectifs spécifiques d‘investissement, la situation financière, les connaissances, l‘expérience, ni les besoins spécifiques d‘une personne individuelle et ne sont pas garanties. Les avis et opinions exprimés dans la présente communication reflètent le jugement de la société de gestion à la date de publication et sont susceptibles d’être modifiés à tout moment et sans préavis. Certaines des données fournies dans le présent document proviennent de diverses sources et sont réputées correctes et fiables, mais elles n’ont pas été vérifiées de manière indépendante. L’exactitude ou l’exhaustivité de ces données/informations ne sont pas garanties et toute responsabilité en cas de perte directe ou indirecte découlant de leur utilisation est déclinée, sauf en cas de négligence grave ou de faute professionnelle délibérée. Les conditions de toute offre ou contrat sous-jacent, passé, présent ou à venir, sont celles qui prévalent.

Afin d’obtenir une copie gratuite du prospectus, des statuts de la société ou des règlements, de la valeur liquidative quotidienne des fonds, des derniers rapports annuels et semestriels et du document d’information clé pour l’investisseur(DICI) en Français, veuillez contacter la société de gestion au pays de domicile du compartiment ou la société de gestion par voie électronique ou par voie postale à l‘adresse indiquée ci-dessous. Merci de lire attentivement ces documents, les seuls ayant effet à l‘égard des tiers, avant d‘investir.

Pour les investisseurs en Europe (hors de la Suisse) : Ceci est une communication publicitaire éditée par Allianz Global Investors GmbH, www.allianzgi.com, une société à responsabilité limitée enregistrée en Allemagne, dont le siège social se situe Bockenheimer Landstrasse 42-44, 60323 Francfort/M, enregistrée au tribunal local de Francfort/M sous le numéro HRB 9340 et agréée par la Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht (www.bafin.de). Allianz Global Investors GmbH a constitué une succursale en Grande Bretagne, France, Italie, Espagne, Luxembourg et aux Pays-Bas. Contacts et informations sur la règlementation locale sont disponibles ici (www.allianzgi.com/Info).

Pour les investisseurs en Suisse : Ceci est une communication publicitaire éditée par Allianz Global Investors (Schweiz) AG, www.allianzgi.com, une société anonyme enregistrée en Suisse, dont le siège social se situe Gottfried-Keller-Strasse 5, 8001 Zürich, enregistrée au tribunal local de Zurich sous le numéro CHE-142.648.785.et agréée par l’Autorité Fédérale de Surveillance des Marchés Financiers (www.finma.ch) et la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionelle (CHS PP) pour gérants de fortune actifs dans la prévoyance professionelle. La présente communication ne satisfait pas la totalité des exigences légales visant à garantir l’impartialité des recommandations d’investissement et des recommandations relatives aux stratégies d’investissement, et elle n’est soumise à aucune interdiction d’exécuter des transactions avant la publication de telles recommandations. La reproduction, publication ou transmission du contenu, sous quelque forme que ce soit, est interdite.

L’investissement vert et durable : un thème d’avenir

03/09/2019
L’investissement vert et durable : un thème d’avenir

Résumé

Lors de la conférence sur les obligations vertes et sociales à Francfort, Kai Johannsen, rédacteur en chef du quotidien allemand Börsen-Zeitung, a abordé avec Andreas Utermann, CEO d’AllianzGI les thèmes du manque de projets « verts », du niveau de réglementation adéquat et de la prévision selon laquelle d’ici 2025, tous les gérants d’actifs proposeraient des produits ESG. Update vous livre une version abrégée de l’interview.

Allianz Global Investors

Vous quittez le site Allianz Global Investors pour aller sur

Informations importantes à l’attention des clients

Sélection du profil
  • Investisseur privé
  • Investisseur professionnel
  • Avant d’aller plus loin, nous vous invitons à lire attentivement la page qui suit afin de prendre connaissance des informations importantes qui y sont détaillées concernant votre utilisation du site Internet ainsi que des restrictions légales et réglementaires applicables à tout investissement dans les produits de placement proposés par Allianz Global Investors. En cliquant sur « Confirmer », vous reconnaissez avoir lu et compris les informations suivantes :

    Les informations ci-incluses sont fournies exclusivement à l’attention des clients professionnels / qualifiés et de leurs conseillers en Suisse et ne doivent en aucun cas être utilisées par des clients privés. Toute personne qui ne serait pas en mesure d’accepter ces conditions ne doit pas accéder au présent site Internet ou à son contenu.

    Le site Internet contient des informations relatives aux produits et services d’investissement d’Allianz Global Investors (AllianzGI) qui s’adressent aux clients qualifiés, conformément au droit suisse.

    Les informations communiquées dans le présent site Internet s’adressent exclusivement aux clients domiciliés en Suisse. Elles ne constituent en aucun cas une offre de vente ou la sollicitation d’une offre d’achat de tout investissement de la part ou à l’attention de toute personne située dans toute juridiction au sein de laquelle une telle offre ou sollicitation serait illégale.

    Allianz GI ne fait aucune déclaration et n’octroie aucune garantie quant à l’exactitude ou l’exhaustivité des informations fournies par d’autres sources d’AllianzGI. Ces informations sont communiquées exclusivement à titre d’information et ne sauraient être considérées comme constitutives d’une promotion financière. AllianzGI a fait preuve d’une diligence raisonnable pour s’assurer de l’exactitude des informations contenues sur ce site Internet. Cependant, ces informations pourront être modifiées à tout moment par AllianzGI sans préavis. Sous réserve des dispositions de la Loi fédérale suisse du 23 juin 2006 sur les placements collectifs de capitaux, AllianzGI décline toute responsabilité au titre de toute perte ou de tout dommage, direct ou indirect, découlant de l’utilisation ou de la confiance placée dans les informations ci-incluses.

    Déclaration relative au cadre légal et au statut juridique

    Allianz Global Investors représente les produits et services d’Allianz Global Investors (Schweiz) AG, www.allianzglobalinvestors.ch. Allianz Global Investors (Schweiz) AG, www.allianzgi.com, est une société d’investissement à responsabilité limitée, immatriculée en Suisse, dont le siège social est situé Gottfried-Keller-Strasse 5, 8001 Zurich, Suisse, enregistrée auprès du Tribunal local de Zurich sous le numéro CHE-142.648.785, et agréée par l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers (www.finma.ch). Les détails relatifs à l’étendue de notre agrément auprès de l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers sont disponibles sur simple demande.

    Au sein du site Internet, Allianz Global Investors (Schweiz) AG pourra être identifiée indifféremment sous la dénomination Allianz Global Investors ou AllianzGI.

    Droits d’auteur

    Les droits d’auteur afférents au site Internet sont la propriété exclusive d’Allianz Global Investors (Schweiz) AG. Les droits d’auteur de tiers sont réservés. Vous êtes autorisé à télécharger ou imprimer des versions papier des pages et/ou parties du site Internet, sous réserve de ne pas retirer toutes mentions relatives aux droits d’auteur ou à la propriété du contenu. Tout téléchargement ou, plus généralement, toute copie d’éléments du site Internet n’aura pas pour effet de vous transférer un droit de propriété sur un quelconque logiciel ou élément.

    Vous vous interdisez de reproduire (en totalité ou en partie), de transmettre (par tous moyens électroniques ou de toute autre manière), de modifier, d’établir un lien avec ce site Internet ou, plus généralement, d’utiliser ce site Internet à des fins publiques ou commerciales, sans l’autorisation préalable d’Allianz Global Investors.

Veuillez cocher la case pour accepter les conditions générales.